Communiquer efficacement quand on est une SIAE - Quelles solutions ?
Il n’est parfois pas évident pour une Structure d’Insertion de développer sa communication. Elles y sont pourtant souvent encouragées, et se retrouvent parfois démunies pour y parvenir.
Communiquer pour une SIAE : quels enjeux ?
Communiquer c’est d’abord créer du lien. Ce lien est nécessaire à tous les niveaux de l’activité de la SIAE :
- Entre ses membres, pour que le projet social de la SIAE soit approprié par tous et toutes
- Avec ses partenaires associatifs et publics, pour que les solutions portées par la SIAE soient identifiées dans l’écosystème dans lequel elle s’inscrit
- Avec ses clients, fournisseurs, prospects, afin de muscler le développement économique de la structure
Concrètement, communiquer pour une SIAE, est un enjeu particulièrement complexe. Là où une entreprise classique peut concentrer ses efforts sur une seule cible (sa clientèle), la position de la SIAE lui impose une réflexion plus vaste. Cette particularité explique que parfois, on puisse se tromper dans les moyens mis en place, qui malgré leur importance, ne toucheront pas les bonnes personnes, ou pas avec le bon message.
Enfin, le métier des SIAE est d’aider des personnes en difficulté à retrouver une stabilité sociale et professionnelle et non de communiquer. Leur taille, la nature de leur modèle économique fait que les moyens à consacrer à la communication peuvent être modestes. Il leur faut donc trouver des solutions en terme de temps et de moyens à investir dans leur communication.
Nous proposons donc une méthode pour que les structures d’insertion puissent réfléchir à leur modèle de communication.
Etape préalable : Stop au solutionnisme numérique
En 2021, le solutionnisme numériques peut être un réflexe séduisant. Ce terme se définit comme la tendance à vouloir régler l’ensemble des problèmes à l’aide d’outils numériques. Pour le sujet de la communication des SIAE, cette tendance se traduit par le poncif suivant : pour mieux communiquer, il faut un site internet / des comptes sur les réseaux sociaux.
Pourtant le site internet n’est pas forcément la solution. Il comprend des désavantages majeur : il faut le mettre à jour régulièrement, assurer sa sécurité, son respect des normes de protection des données, son développement est cher et demande une intervention extérieure. Tout ces moyens amènent finalement parfois peu de visites sur le site, qui n’est finalement plus mis à jour, qui finit par être un « contre-support » de communication, puisqu’il diffuse des informations obsolètes.
L’enseignement de cet exemple n’est pas qu’il est inutile de faire un site internet pour une SIAE. Il est de dire qu’il faut l’envisager parmi d’autres options de communication, au regard du message à porter. Ces solutions se dessinent au cours d’une réflexion que nous proposons de structurer en quatre étapes
Etape 1 – Lister les messages que l’on souhaite faire passer
Il s’agit là d’identifier les informations que l’on souhaite que nos cibles retiennent à propos de la structure. Il peut alors être pertinent de prendre du recul sur l’image actuelle renvoyée par la structure. Est-elle conforme à la réalité ? Est-elle conforme à ce que nous aimerions qu’elle soit ?
Etape 2 – Lister les destinataires que l’on souhaite atteindre pour chacun des messages identifiés
Pour chacun des messages identifiés, on peut ensuite relier des destinataires. Ainsi le même message ne sera pas pertinent pour toutes les parties prenantes.
On obtient alors des combinaisons Messages-Destinataires qui répondent à deux questions primordiales : Que dit-on ? A qui le dit-on ?
Il reste alors à répondre à la question centrale : Comment le dit-on ?
Etape 3 – Définir le format pertinent pour le mix message-destinataire
Chaque combinaison message / destinataire va nous donner des indices sur le format le plus pertinent. Ainsi, un texte de présentation ne sera probablement pas le plus pertinent si votre public cible ne sait pas lire. A l’inverse une vidéo, ou du photolangage pourra avoir plus de chances de réussir.
Ces formats doivent être étudiés à l’aune de leur coût pour la structure.
On obtient alors une combinaison message-destinataire-format. On sait désormais quoi dire, à qui, et comment. Il reste alors à trouver où le dire.
Etape 4 – Définir le canal pertinent pour la diffusion du format trouvé
Il s’agira alors de trouver le canal de diffusion le plus pertinent pour notre message. Chacune des combinaisons trouvée nous donnera des indices. Une vidéo sera plus facilement vue sur tel réseau, tel outil, un texte sur tel autre, etc. On compare alors les solutions trouvées au regard de leur coût à court, moyen et long terme. Une solution peut être peu chère à court terme, mais exiger une mise à jour du support de communication très régulière, ce qui pourrait engendrer des couts supplémentaires trop important.
C’est ainsi seulement à cette étape que l’on sait si le fameux site internet peut être pertinent. Surtout, on sait quelles informations on veut y mettre, et on peut donc éliminer toutes les autres, ce qui en limitera le cout, à la fois à court et long terme.
Conclusion
Communiquer est primordial pour une structure d’insertion. Cela ne veut pourtant pas dire qu’elles ont à y consacrer un temps et des moyens démesurés. La méthode que nous proposons au travers de cet article est pensée pour que chacun puisse trouver des solutions à sa mesure, tout en restant efficace.
Si vous souhaitez que votre structure soit accompagnée pour la mettre en place vous pouvez faire appel à Coorace IDF, qui propose un accompagnement gratuit, d’une durée de 1 à 3 jours, à destination de toutes les structures d’Île-de-France, grâce au soutien de la DRIEETS d’Île-de-France. Cet accompagnement permet d'aider la structure à définir ses messages, repérer ses cibles, identifier les formats adaptés, et orienter vers les solutions les plus pertinentes.
N’hésitez donc pas à nous solliciter ! Nous sommes également preneurs de vos retours si vous mettez en place cette méthodologie en autonomie.
Contact : contact@coorace-idf.org
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